MEGADEF – TERMINUS INFERNO (2023)

Quatuor Rennais d’obédience punk rock, les Megadef incarnent la nouvelle terreur des parents droitards.

Celle de voir leur enfant chevelu, au RSA, une assiette de raviolis en boite traînant depuis une semaine sur ses draps sales entre deux parties de Nintendo DS, un drapeau LGBTQIA+ en berne au-dessus du lit.

Car la glande, les Megadef la pratiquent au corps et se battront pour de toutes les fibres de leur âmes, afin de conserver ce grand droit universel qu’est celui de s’en contre-branler.

Guitare/basse/batterie, parfois kazoo, parfois piano à queue (si si !), Megadef nous tiennent ici à travers un voyage brutalement transcendantal vers une réalité bien trop crue pour être acceptée en tirant la gueule. Avec au chant la voix de tous les schlags de France : Joey Glüten (connu pour ses méfaits en solo sous des airs d’anti-folk punk) et Megadef chantent le chaos le plus inclusif de la stupidité la plus rationnelle qu’il soit.

Que ce soit en ravivant la pure nostalgie milléniale avec des références aux jeu vidéo « Léa Passion… » au travers d’un  « Léa Passion Bagarre » demeuré ou encore aux petits thés gratuits de nature et découverte dans « Nature et Découvertes » (faut pas toujours chercher loin).

Au cours de ces très condensées trente-cinq minutes et quatorze secondes, Megadef tirent de grands boulets chauffés à blancs sur toutes institutions appelant à alourdir les poches du grand capital. Que ce soit les Apple stores et autres chaînes de restauration rapides sur « Cramer des McDo » jusqu’aux société civiles de gestion des droits d’auteurs (« Ni dieu, ni maître, ni sacem ») en passant par les patrons (« Anarcho Balade ») tout en remettant en cause l’essence même du code pénal (« Nature et Découvertes »).

Esprit punk et impertinent, le punk rock canal historique, aussi semble être inscrit dans leur gênes, quelque part entre Sum 41, Fidlar et Zabriskie Point.

On note également quelques élans motörheadiens sur « Ni Dieu, Ni Maitre, Ni Sacem », et même un petit riff folk chillax façon Sublime sur le très 90’s « Le pire jour, du pire mois , de la pire année de cette vielle vie de merde », en passant même par quelques fulgurations empruntées au hardcore.

Un album simple et sans prétention nous renflouant dans nos plus purs et profonds plaisirs hédonistes, ceux de perturber les autorités, les sociétés de droit d’auteurs, et surtout d’assouvir nos besoins primaires les plus vitaux :

Tout casser entre potos !