Jokoko

Beaucoup connaissent d’abord Jokoko pour ses performances dessinées en live avec Guerilla Poubelle ! Véritable fanatique de skate-punk depuis son enfance, l’illustrateur Montreuillois a été bercé au son de NOFX et de Pennywise. Cette culture graphique est omniprésente dans son trait, qu’il s’agisse de poster de concerts, de pochettes d’albums ou d’illustration pour son fanzine Kronik. Alors, mettez-vous un petit Punk in Drublic en fond sonore pour vous mettre dans l’ambiance ! | By Polka B.

Comment as-tu commencé à dessiner ?

Je dessine depuis toujours. Dans les années 2000, j’ai été amené à dessiner pour faire des flyers de concert. D’abord pour le groupe Les Betteraves, et plus largement pour la scène punk parisienne. De fil en aiguille j’ai commencé à en faire plein. À côté de ça, je suis très branché illustration et BD. Ça m’a donné envie de faire des fanzines, des posters, des pochettes d’album… Pour des groupes punk et ska-punk, principalement.

Comment es-tu passé de spectateur à acteur de cette scène ?

À force de traîner dans les concerts. Ça s’est fait naturellement au fil des rencontres. Je proposais mes services directement, gratos. À la fin des Betteraves, j’ai carrément intégré le groupe. Je faisais des peintures sur scène, des pochettes et quelques illustrations pour leur site web. Vers 2003, j’ai prolongé l’expérience avec Guerilla Poubelle. J’ai tourné avec eux jusqu’en 2008. On a fait gavé de concerts… Je sautais partout, c’était cool! J’ai participé aux deux premiers albums pour les backs et quelques chœurs. Bien sûr, je montais aussi sur scène avec mon paperboard. 

Te sentais-tu comme un musicien au sein du groupe ?

Je l’ai fait sans me poser de questions. C’était assez magique car les gens appréciaient ce qu’on faisait tous ensemble. On a partagé beaucoup de super moments. Sur scène, j’aime quand il y en a pour tous les sens. Le visuel c’est important. C’est un peu comme quand j’organise une expo. Je m’arrange toujours pour qu’il y ait de la musique. Plus il y en a de propositions artistiques en même temps, mieux c’est !

Sur scène, changeais-tu ta façon de dessiner ?

Clairement, ça se ressent dans le trait. C’est de l’énergie ! Des croquis, jeté dans le speed. Un truc très punk. J’accordais mes dessins à la musique en arrachant les feuilles au fur et à mesure. Une quinzaine de dessins par set je pense. À la fin, on les donnait au public pour qu’ils aient un souvenir.

Comment définirais-tu ton style ?

Je me suis inspiré d’imageries qui m’ont marqué, comme les pochettes de NOFX. C’est important de trouver sa patte. Ça vient avec le temps. Je suis un peu touche-à-tout. Au delà du style, je pratique plusieurs techniques. Aquarelle, peinture, dessin au feutre, pochoirs… ça peut partir dans plusieurs directions.

Quels sont les auteurs qui t’ont inspiré ?

Des dessinateurs comme Larcenet. De manière générale, j’aime les traits enfantins et naïfs. Fluide Glacial, évidemment. L’humour noir un peu trash. Les BD sans bulles j’aime beaucoup. Je lis beaucoup de trucs. Récemment j’ai exposé Dav Guedin, un super illustrateur. Je vous conseille de lire Breizhskin !

Quels sont tes projets actuels ?

Je suis graphiste freelance et je bosse à « Fatalitas ! Tatoo » à Montreuil. Je m’occupe de l’accueil, des rendez-vous, et d’une librairie rattachée au salon de tatouage. Ça me donne l’occasion d’organiser des expos et des séances de dédicace. À côté de ça je dessine bien sûr ! Je m’occupe d’une asso de BD alternative qui s’appelle Kronik. À chaque nouvelle sortie, on organise une soirée de lancement dans un bar à Paris. J’aime beaucoup le côté scénaristique de la BD. J’ai toujours eu envie de faire ça.

La scène punk rock française est-elle toujours aussi active selon toi ?

Bien sûr, elle perdure, encore et toujours. Elle se renouvelle même. Le plus important, c’est de créer quelque chose à plusieurs. Avec Guerilla Poubelle, on l’a toujours dit : n’importe qui peut faire un groupe. On se réunit, et on joue. C’est exactement comme créer une asso. C’est le DIY.

Quels sont les groupes que tu écoutes en ce moment ? 

En groupes français : Maladroit, Mss Frnce, Johnny Mafia, Breakout, Youth Avoiders, Love Computer, Not Scientist, Diego Pallavas, The Mercenaries, Union Jack, Poesie Zéro, Ultra Vomit…. 

Et pour les groupes étrangers : PUP, The Interrupters, Queens of Everything, Pints, Insanity Alert, Iron Reagan, Municipal Waste, Terror, Horse the band, Bishops Green, Siberian Meat Grinder, Moscow Death Brigade, Every Time I Die, Comeback Kid, Cancer Bats, The Bronx, Joyce Manor, Against Me, Agains All Authority, Leftover Crack, Operation Ivy…