PISTACHE BITUME

De passage à Genève, on s’est pris Pistache Bitume dans la gueule ! Une présence de fou, des accords fédérateurs et des paroles directes balancées avec toute l’énergie du monde par Mélanie et Margaux qui étaient exactement là où iels voulaient être, ici et maintenant, face à nous, public conquis! On valide direct ! Dans un petit coin de notre tête, on avait super envie de leur poser cette question :

« Vous avez l’air tellement content.e.s de jouer ensemble qu’on se demandait comment s’était formé votre duo ? »

| Propos recueillis par Polka B.

Vous avez l’air tellement content.e.s de jouer ensemble qu’on se demandait comment s’était formé votre duo ? 

Mélanie :  On cherchait vraiment quelqu’un avec qui taffer. C’est à force d’en parler autour de nous que des potes ont fini par nous mettre en contact !

Je cherchais une personne qui savait jouer de la guitare et chanter, tout simplement. Et c’était Margaux !  On s’est tout de suite bien entendus. Dès le premier accord, je savais que c’était bon.

Margaux : Ce qui est cool, c’est qu’on s’est rencontré.e.s en répét’. On a appris à se connaître en faisant les choses. À ce moment de ma vie, j’avais besoin d’une personne qui savait où elle allait.
Mélanie avait déjà plein de compos avec une ligne directrice super claire. C’est hyper cool d’avoir confiance en quelqu’un sur le plan artistique.

Pourquoi vos potes pensaient que cela allait matcher entre vous ? Était-ce en lien avec l’esthétique du projet ?

Mar : Je pense plutôt que c’était nos dynamiques.

Mél : Ce qui m’intéressait le plus n’était pas la musique en elle-même, mais l’énergie. Le fait de kiffer ensemble. Pour définir Pistache Bitume, on pourrait dire que c’est du rock français, avec nos propres sensibilités à l’intérieur.

Mar : On a les mêmes envies et c’est le plus important.

Votre musique est très directe, avec un esprit punk qui se dégage de l’esthétique «chanson ». Cette dualité est-elle volontairement inscrite dans le contraste entre les mots « Pistache » et « Bitume » ?

Mél : Ce contraste est au cœur de notre projet, c’est vrai. J’aime particulièrement ce frottement brut entre les guitares et les voix.

Mar : C’est aussi inscrit dans nos personnalités. On a ce côté doux et à la fois hyper détér’. Ça nous représente pas mal !

Au niveau du jeu de guitare, quelles sont les influences qui vous ont le plus marqué ?

Mél : Je dirais Neil Young. C’est le premier guitariste que j’ai kiffé quand j’étais gosse. Je me butais avec des morceaux comme « Almost Cut my Hair ». J’ai toujours aimé ce jeu de guitare très saccadé. Ça vient de là.

Après, il y a le côté boite à rythme qui me plaît aussi, ce rendu sec et hyper droit. On retrouve tout ça dans Pistache Bitume. Pour les voix j’ai des références assez précises : ça irait de « Pas assez de toi » de la Mano Negra à « Foule Sentimentale » d’Alain Souchon ! Tous les trucs qui passaient à la radio quand j’étais gamine…



Et toi Margaux ?



Mar : Concernant Pistache Bitume, c’est plus intéressant d’en parler avec Mélanie vu qu’elle se charge des compos.

Moi c’est un peu différent car je suis né avec Youtube dans les mains ! Toutes les musiques m’ont motivé. J’avais plus le choix. Mais j’écoute énormément de rap… Je tire cette énergie de là. Cette envie de tout niquer.

Dans Pistache Bitume, les chansons semblent construites pour laisser une place très importante aux textes. Il y a un côté poétique, intime, avec en même temps beaucoup de pudeur. On en apprend finalement assez peu sur vous…

Mél : Quand j’écris, je n’essaie pas du tout de raconter ma vie. J’utilise plutôt le « je » pour que les gens qui écoutent puissent s’identifier aux textes. Ma vie intime on s’en fout, ce sont les histoires qui sont intéressantes. Je pense qu’on part trop souvent du principe que les auteurs abordent des trucs personnels dans leurs textes.

Mar : C’est ce qui m’a touché quand j’ai écouté Mélanie pour la première fois. Ce sont des textes « de la vie normale ». Il y a de la poésie, mais cela reste très simple. Le discours me semblait naturel et accessible.

Ce qui est marquant dans ta façon d’écrire c’est ce côté léger, allié à de la tristesse et de la rage.
Tu peux nous parler de la chanson « La Nuit Américaine » ?

Mél : OUIIII « La Nuit Américaine », bientôt dans les bacs !! (Rires) Quand j’ai écrit la chanson, je regardais la série Selling Sunset. Les agents immobiliers qu’on voit à l’écran ont un espèce de master en sciences du capitalisme : l’argent, les fringues, les grosses bagnoles…

C’était assez fascinant à regarder. Je me suis dit que cette projection dans des rêves pouvait aussi t’enfermer. On a tendance à se piéger soi-même à l’intérieur d’un système, en y projetant ses propres aspirations.

À l’heure où l’on se parle, vos chansons ne sont pas (encore) postées en ligne. Était-ce un choix de mettre l’accent sur le live ?

Mar : L’année dernière c’était encore un choix (Rires). Cette année il faut vraiment qu’on les sorte…

Mél : On ne voulait pas se précipiter après le covid. On a préféré prendre le temps de faire connaître le projet au lieu de sortir un disque que personne n’allait calculer. Le live, c’est super important. C’est ce qui donnera envie aux gens de réécouter les chansons. Là tout est prêt !

On va sortir les morceaux les uns après les autres... On ne va pas tout présenter d’un bloc.

Où placez-vous votre ambition en tant que groupe ?

Mar : Tout là-haut ! On va niquer le game !
Mél : On aimerait trop arrêter de travailler pour ne faire que ça. Faire des concerts, prendre le temps de créer… ce serait génial.

Comment voyez-vous l’évolution de votre musique ?

Mar : Plus de vocoder !
Mél : Pas plus tard qu’hier on en parlait ensemble… On a plein d’idées !!

Que pensez-vous de la scène musicale genevoise ?

Mél : On a de la chance. Même si il y a moins de lieux qu’à une certaine époque, on a beaucoup d’espaces pour la taille de la ville. De nouveaux endroits comme Le Groove ont ouvert, des lieux éphémères comme La Caserne…
Mar : On a de supers spots comme L’Usine, La Cave 12, l’Écurie… Rien qu’avec ces 3 endroits tu es servi ! Souvent on ne sait pas quelle soirée choisir. L’offre est incroyable. Des groupes du monde entier passent ici.

Vous nous laissez avec vos coups de cœur musicaux du moment ?

Mél : « Sentimental Animal » de Rendez-vous !

Mar : « Le monde est à toi » de Khali. Le clip tue aussi !